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(!) En association Aline Duverger, architecte DPLG à Saint-Etienne
Avenue de la république, derrière la rangée d’arbres, en alignement, l’immeuble de la MHCV se distingue de loin avec sa façade végétalisée parfois fleurie (au printemps les glycines blanches et mauves, à l’automne les vignes rouges). Elle fait office de protection solaire d’été.
Histoire de nous rappeler que le développement durable et la haute qualité environnementale passent par le fait d’habiter la terre
sinon en poète, du moins en jardinier ;
une façon d'envisager la durabilité par l’éphémère, et le renouvellement du quotidien.
La façade principale est modelée par les systèmes bioclimatiques (brise soleil, capteurs de calories ou jardinières, balcons servant à l’entretien) ; l’ensemble est traité dans un dialogue béton armé, métal, bois, végétaux. Derrière, la façade rideau est de structure et de modénature bois ; les parcloses en aluminium limitent l'entretien.
Depuis l’entrée, le plafond bois constituant une dalle massive bois entre le RDC et l’étage donne la tonalité. Tout de suite, le visiteur est invité par l’espace exposition qui remplace toute circulation. Traité en déambulatoire pour n’être ni intimidant, ni austère, il peut être isolé temporairement du public par une cordelette ou par une paroi vitrée coulissante (afin de permettre le renouvellement d’une exposition). De longs murs (réalisés en briques de chanvre) offrent des cimaises. Vitrines et murs démonstratifs font office de matériauthèque. L’atelier expo est toujours proche. Comme le bar, il a un accès technique par le parking. Au fond, une entrée est facile le jour de grosse affluence, elle peut même être aménagée avec un guichet.
L’Auditorium est desservi par l’espace exposition. Isolé en toiture par rapport aux étages supérieurs, il est construit avec une charpente bois, qui offre une bonne acoustique (pièges à sons) et un plafond esthétique et chaleureux.
Les jardins sur lesquels l’ensemble du RDC prend ses vues, participent pleinement par des grandes baies à l’ambiance de ce niveau. Les dedans et dehors s’emmêlent pour donner, malgré l'étroitesse de la parcelle, une générosité d’espace, une fluidité, une poésie du quotidien, une permission donnée à la distraction.
Les toitures sont toutes végêtalisées (y compris celles des parking). Elles contribuent ainsi à l’amortissement des courses des eaux de pluies et donne au bâtiment une inertie appréciable l’été. Elles participent activement l’été à la régulation des températures extérieures, les terrasses plantées (par les végétaux, par l’humidité contenue) n’ont pas d’émissions de rayonnements de surface au soleil comparables aux surfaces dures.
Au rez-de-chaussée, les matériaux sont pleinement présents : sol de béton poncé, bois de parquet ou de charpente, mur de modénatures nouvelles (chanvre, revêtement à la chaux) ; ils impriment la lumière et l’ambiance de leur tempérament et de leur couleur.
Depuis le hall, l’escalier ouvert dans sa dernière volée, incite à être emprunté par ceux qui montent dans les premiers niveaux. L’ascenseur lui fait face, avec un affichage signalétique de l’ensemble des services présents dans cette maison. A ce noyau de circulations verticales sont associés les salles d’attente, les salles de réunion communes, les locaux informatiques, les toilettes. Cette superposition garantit des solutions économes et faciles techniquement et acoustiquement .
Par leur relative autonomie par rapport aux bureaux, les salles de réunion sont faciles à isoler et leur fonctionnement ne perturbe en aucun cas les services.
Tous les étages sont organisés de la même manière autour de cette rotule, une aile sur l'avenue, une aile dans la cour ; chacune étant traitée du point de vue incendie comme un compartiment, ce qui offre beaucoup de latitude, le couloir de distribution n'ayant plus de rôle coupe feu (fluidité de vue et de circulation envisageable à volonté). La structure est constituée de poteaux poutres qui gardent la possibilité de transformations faciles pour les cloisonnements.
Cet immeuble est principalement modelé par sa vocation bioclimatique qui permet d’envisager un maximum de capture d’énergies passives. La traduction technique et technologique de cet objectif est faite avec des techniques simples et éprouvées pour garantir une facilité d’entretien.
L'utilisation et le choix des matériaux sont faits en tenant compte de l'impact sur l'environnement (fabrication - transport - émission ou stockage de CO² - recyclage).
Nous cherchons à conjuguer attention environnementale et pérennité de la construction. C'est pourquoi des solutions de structure et d'habillage mixte sont proposées ; contenant le bois dans des zones intérieures ou fortement abritées.
Par une maîtrise raisonnée et raisonnable de la qualité environnementale, maîtrise orientée par le confort et le plaisir d’habiter, nous tentons de contribuer au progrès des pratiques constructives (ici le fourniture et la pose de briques de chanvre fera l’objet d’un ATEX).
Souvent associées à des questions économiques cruciales de développement local, ces pratiques vivent de profonds bouleversements. L’attention à l’environnement permet d’envisager la mise en place de filières associant directement le monde agricole (le bois en est l’exemple ancestral). Aujourd’hui on devine que la culture de nos matériaux de construction est à l’ordre du jour (isolation en laine de bois de lin ou de chanvre, construction en parpaings de chanvre ou en blocs de paille). Ces solutions tentées en vraie grandeur en de nombreux sites (et depuis plus de 15 ans dans de multiples projets de notre atelier) constituent des jalons reconnus et très étudiés par les laboratoires étudiant les procédés de construction.
Les engagements de l’Europe sur sa participation active à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre nous oblige à l’imagination. Notre planète est à sauvegarder, et c’est - non plus en la mutilant - mais en la cultivant que nous y parviendront.
La culture garantit le renouvelable.
Ce travail, mené depuis de longues années aussi bien dans notre atelier (conception du Pont de Crest, plus long pont en bois de France) que dans l’enseignement en école d’architecture a valu à Y. Perret la médaille du mérite agricole. Voilà sans doute le premier architecte récompensé ainsi, annonçant des débouchés agricoles d’avenir liant les économies primaires et tertiaires (ici pour la réalisation d’un immeuble de bureaux) et liant aussi le bien être de tous au jardinage de notre terre.
ATELIER de L’ENTRE, architectes DPLG
M.R Desages , A. Duverger, Y. Perret.
© 2005 PERRET DESAGES. All rights reserved.
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